Exprimée violemment, cette émotion décrédibilise. Maîtrisée, elle aide à fixer nos limites et à exprimer nos besoins.
La colère a souvent été assimilée à l’autorité par le passé, aujourd’hui, lorsqu’elle se manifeste avec force elle n’est plus en odeur de sainteté dans l’entreprise et au sein de la famille. Actuellement, la lutte contre le stress ou le harcèlement moral ont stigmatisé la colère.
Il est sûr que les accès de colère exprimés violemment sont contre productifs. La colère brouille le message que l’on veut faire passer. La communication avec un grand C n’est plus au rendez-vous. Il y a fort à parié que dans cet état, nous devenons blessant. Pourtant, la colère peut se révéler efficace pour poser des limites et provoquer des changements salutaires pour soi et les autres. Tout l’art entre dans l’expression de cette colère. Et pourtant, la colère s’impose sans prévenir et nous fait souvent sortir de nos gonds. Alors ? Comment s’y prendre quand elle surgit ?
Exploser n’est pas une solution
«La colère éruptive ne règle rien, confirme Didier Pleux, psychologue et auteur d’ "Exprimer sa colère sans perdre le contrôle" (Odile Jacob). Si elle soulage sur le coup, elle dégrade durablement la relation avec l’autre. Cette surcharge d’agressivité envers notre interlocuteur, provoque son agressivité en retour ou le pétrifie sur place. Dans les deux cas, le message exprimé a peu de chance d’être entendu. Que se passe t-il pour vous si votre responsable ou votre parent éclate ?
Pour mieux gérer votre colère, mettez-vous à la place de celui qui vous irrite
Cette seule action permet de faire retomber la colère. Il n’est pas question de ne rien dire. Vous serez frustré. Cependant, au travers de cet exercice, vous allez apprendre à exprimer ce que vous ressentez tout en respectant l’autre et en sachant expliquer ce qui vous a conduit à cette émotion.
Lorsque la moutarde vous monte au nez, ne foncez pas «tête baissée» sur votre «victime». Mettez vous à sa place pour vous calmer.
Essayez de comprendre ses motivations, ses ressentis pour désamorcer une expression trop vive. Votre ado ou votre collègue vous tape sur le système, avec sa façon de vous prendre de haut ! Vous comprendrez assez rapidement que cette attitude relève plutôt d’un manque de confiance en soi. Cela vous aidera à relativiser. Vous verrez que cette colère ne vous ai pas forcément adressée. Elle est plutôt le signe d’une difficulté à dire avec assertivité ce qui est ressenti.
Exprimer votre agacement dès qu’il apparaît
La colère bien gérée se révèle comme une formidable énergie. Elle donne le courage de poser ses limites indispensables à notre survie. Cependant, elle exige d’y mettre les formes. Parler à l’autre sans agressivité, sans fuite, ni manipulation telles sont les exigences de la gestion de cette émotion. Vous pouvez très bien dire : «Je suis énervé. C’est la troisième fois que tu me fais cette remarque que je trouve détestable.» C’est tout de même mieux que de vociférer dans tous les sens !
Il arrive que nos proches, amis, parents, collègues... fassent quelque chose qui nous est insupportable mais eux, qu'en pensent-ils ? Est-ce pour eux épouvantable ? Toute la question est là. Vos interlocuteurs ne voient pas la situation comme vous. Ils n'ont pas eu le même parcours que vous, ni la même éducation ... Ces différences amènent des seuils de tolérance divers.
Avant de vous mettre en colère, regardez la situation d'un autre oeil. Qu'est-ce que vous n'acceptez pas ? Qu'est-ce qui vous dérange ?
Corinne Mathieu
http://www.tamajicoaching.org