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jeudi 16 octobre 2014

Les blessures humaines

J'ai lu cet article d"Alexandra Rodriguez, thérapeute et coach en développement personnel. La qualité de cet écrit me pousse à le partager avec vous.
Vous pouvez retrouver Alexandra sur son site internet : http://www.isis-evolution.com



Je vais prendre beaucoup de précaution dans ce poste, surtout lorsqu’il s’agit de parler des blessures psychologiques, qui souvent se mettent en place durant notre enfance, à travers des expériences anodines ou douloureuses.

Beaucoup de livres de psychologie nous parlent de ces blessures, décrivant de manière assez détaillée, comment celles-ci se mettent en place, comment notre personnalité se construit, nos comportements, notre physique … J’ai toujours des réticences avec les étiquettes aussi catégoriques, ou de manière générale tout ce qui constitue des liens de causes à effets. Par principe, ce type de descriptif souvent catégorique permet de trouver des éléments de réponses à : pourquoi je suis comme ci ou comme ça … par des réponses intellectuelles, réfléchies, raisonnées … voir de nous enfermer dans ces réponses car quelque part, notre égo va s'en servir pour nous rassurer en nous disant : « Si je suis comme ça, c’est parce que ou c’est la faute de …». Là où en fait le chemin vers la guérison va plus consister à accepter de se libérer de la charge émotionnelle associée à ses blessures et pas forcément de les analyser en détail, au risque de s’embourber dedans encore et encore,  de rester au niveau mental de compréhension des évènements. Celui là même qui pêche à trouver la solution pour que nous allions mieux … car si il avait la solution, il ne se poserait pas la question mais pourquoi je me sens si mal ?

En même temps, ce qui est intéressant dans certains de ces ouvrages, c’est de prendre conscience que nous sommes tous blessés à des niveaux différents; un même événement peut être vécu avec une charge émotionnelle différente selon notre nature notre caractère et notre environnement. Il est également intéressant de noter comment ceux qui nous ont blessés, répètent également une chaîne de souffrance que nous pouvons décider de rompre.

Ces expériences ont marquées notre histoire personnelle, à un tel point que nous pouvons en garder des traces fortes : souvenirs douloureux et répétitifs, perte d’estime de soi, mode de relations conflictuelles, maux physiques, sentiments incontrôlables de tristesse, colère, peurs, angoisses, frustration, honte, désespoir etc…

En effet, notre enfance, peut parfois, être le théâtre de situations traumatisantes : séparation dramatique des parents, contexte de pauvreté, violence physique ou psychologique, abus sexuel, négligences grave ou mort précoce d'un parent. Ces situations laissent bien souvent des traces profondes.

Ces blessures conditionnent, pour partie, notre personnalité à travers la mise en place de croyances sur lesquelles nous allons surtout développer des masques qui seront nos mécanismes de défense, mais qui nous coupent de notre nature profonde. Ce qui revient à dire en clair, que nous allons en fait faire le déni de l’expérience et souvent refouler profondément les émotions associées.

En plus d’autres éléments, ces blessures psychologiques vont en grande partie conditionner notre vie car logées dans notre inconscientLa charge émotionnelle engrammées juste dans notre corps, nous poussent à vivre des situations qui nous mettent en souffrance dans notre vie d'adulte afin que nous nous libérions de cette charge émotionnelle.

Il y a un livre en particulier que j’ai trouvé très instructif, simple et clair sur le sujet. C’est celui de Lise Bourbeau : « LES 5 BLESSURES PSYCHOLOGIQUES (rejet, abandon, humiliation, trahison, injustice) QUI EMPÊCHENT D'ÊTRE SOI-MÊME ». Dans ce livre, il y a une présentation détaillée des 5 Blessures Psychologiques Principales. Pour ma part, et pour ce post, je ne retiendrais que certains éléments génériques sur le plan des croyances associées à chaque blessure, et sur le masque (d’adaptation) que nous proposons en regard de cette blessure. Après chaque histoire et chaque individu sont uniques, et je ne reprendrais pas les descriptifs détaillés du caractère, physique ... 

Prenez ces informations plus comme des éléments qui peuvent nous permettre certaines prise de conscience, en tout cas loin d’une vérité absolue, d’une voie de questionnement vers le chemin de la Guérison et/ou du Développement Personnel.

Synthèse des 5 Blessures Psychologiques Principales

1° La blessure psychologique du rejet

L’éveil du sentiment de rejet se crée entre la conception et un an. Il se développe chez les enfants qui ne se sentent pas le droit d’exister. Souvent avec le parent du même sexe. L'enfant ne se sentant pas désiré, il va développer la fausse croyance «je n'ai pas droit à la vie». Ces personnes ne se sentent pas invitées à la fête de la vie et ne s'autorisent pas à profiter pleinement de leur existence, ils se sentent étrangers dans la vie.

Le masque qui se met en place dans le caractère est la fuite. On les appelle les fuyants car ce sont des personnes qui ne font pas face aux problèmes mais les contournent.

Le sentiment de rejet entraîne beaucoup de peurs dont celle de la panique, face à toute situation qui demande de prendre sa place, d’oser s’affirmer. (Cela peut-être dans l’engagement dans des relations affectives ou toutes responsabilités d’adulte)

L'aspect positif de la blessure du rejet se manifeste pour ces personnes dans la richesse de leur monde intérieur. Leur créativité est abondante ainsi que leur capacité à vivre la solitude de manière sereine.

2° La blessure psychologique de l'abandon

Le sentiment d'abandon se crée entre la naissance et les trois ans de l'enfant. Ils se développent chez les enfants qui ressentent ou considèrent qu'ils n'ont pas eu tout l'amour et les soins nécessaires à leur développement psycho-affectif. Souvent avec le parent du sexe opposé.

Le sentiment d'abandon se crée facilement dans la mesure où chaque enfant ne ressent pas l'amour de la même manière; même si les parents donnent la même quantité d'amour à leurs enfants, l'un d'eux peut se sentir moins aimé sans raison objective ou suite à un changement effectif (la naissance d'un autre enfant, la séparation de l'enfant et la mère dans les premières 24 heures, une hospitalisation précoce, le placement chez les grand-parents, l'abandon réel d'un des parents …).

Le masque qui se met en place dans le caractère est la dépendance affective avec la fausse croyance «j'ai besoin des autres pour vivre et exister». Une fois adultes, ces personnes ne vont bien que si leurs relations vont bien. Leur vie affective conditionne leur moral. Leur énergie vitale dépend de la qualité de leurs relations.

L'aspect positif de la blessure d'abandon se manifeste pour ces personnes dans leur manière d'être; ce sont des personnes chaleureuses, tactiles, aimantes, sensuelles, très engagées dans les relations affectives.

3° La blessure psychologique de l'humiliation

Le sentiment d'humiliation se met en place entre un et trois ans, lorsque l'enfant prend conscience qu'il est autonome par rapport à sa mère et qu'il commence à marcher, à apprendre la propreté. Souvent avec le parent qui s’est occupé de son développement physique. C’est en général dû à un manque de liberté et dans le sentiment de se sentir humilié par le contrôle de ce parent.

La blessure psychologique se crée dès lors que le corps de l'enfant n'est plus respecté (maltraitance physique, morale, sexuelle) entraînant chez l'enfant la fausse croyance «je ne suis pas digne».

Le masque qui se met en place dans le caractère est le masochisme. Ces personnes font souvent passer les besoins de l'autre avant les leurs, elles ne se respectent pas et se cachent souvent derrière un surpoids, elles se sacrifient pour le bien-être des autres.

L'aspect positif de la blessure d'humiliation pour ces personnes se manifeste dans leur capacité à être très serviables, empathiques, loyales en amitié, à réellement se soucier des problèmes des autres.

4° La blessure psychologique de trahison

Le sentiment de trahison se crée au moment de la mise en place du complexe d'Oedipe, c'est à dire entre deux et quatre ans avec le parent du sexe opposé. Il se développe chez les enfants qui subissent tout acte de maltraitance physique ou morale (abus sexuel, violence, chantage, contrôle, manipulation, mensonges…).

Le sentiment de trahison peut se créer au moment d’un engagement non respecté, d’une promesse non tenue …la confiance s’est brisée. L'enfant submergé par la déception va refouler les émotions de colère et frustration au profit de la tristesse.

Le masque qui se met en place dans le caractère est le contrôle selon la fausse croyance «je ne peux pas faire confiance aux autres».

L'aspect positif de la blessure de trahison pour ces personnes se manifeste dans la force du mental; ces personnes deviennent très entreprenantes, très indépendantes et masquent derrière leur contrôle une sincère bienveillance vis à vis des autres.

5° La blessure psychologique d'injustice

Le sentiment d'injustice se met en place entre la quatrième et la sixième année de l'enfant. Souvent avec le parent du même sexe. Il se développe chez ceux qui considèrent ou ressentent que l'on ne les a pas laissé être eux-mêmes en les privant de leur spontanéité, de leur part d'insouciance, du plaisir de jouer.

Le sentiment d'injustice se crée facilement lorsque les parents responsabilisent trop tôt l'enfant (l'aîné qui doit surveiller le petit frère) ou sont trop exigeants (tu dois être sage, ne pas faire de bruit, avoir de bonnes notes, faire beaucoup d'activités extra-scolaires, être le meilleur dans le classement etc …).

Le masque qui se met en place dans le caractère est la rigidité selon la fausse croyance «je dois être parfait pour être accepté et aimé».

L'aspect positif de la blessure d'injustice pour ces personnes se manifeste dans leur rigueur ; ce sont des personnes méticuleuses, précises, perfectionnistes, rigoureuses... Leur quête étant la justice, ils ne lâchent rien, sont déterminés, procéduriers ou défenseurs de grandes causes.

Guérir de nos blessures par un lâcher prise émotionnel ?

Suite à la lecture de ces descriptions, il est possible que vous ne vous identifiez à aucune de ces blessures psychologiques, voir à l'ensemble des blessures ou à une partie. En fait nous sommes souvent le mélange de plusieurs blessures même si notre blessure principale nous confronte régulièrement à des situations similaires (mécanisme de répétition).

Par exemple, une personne ayant développé le sentiment d'abandon va très souvent attirer des personnes susceptibles de l'abandonner à nouveau afin de libérer la charge émotionnelle de détresse qui la manipule dans la croyance qu'elle a « besoin des autres pour exister ». De même, une personne dans le contrôle (fausse croyance : « je ne peux pas faire confiance aux autres ») va attirer dans sa vie sentimentale ou professionnelle des partenaires susceptibles de la trahir.

Sachez que toutes les blessures et leurs charges émotionnelles associées peuvent être libérées. Une fois lablessure identifiée (Celle qui nous fait souffrir et nous manipule au quotidien depuis notre inconscient), le travail se fait principalement sur la libération de la charge émotionnelle associée et souvent refoulée au moment des faits.

La plupart des gens affirment ne pas avoir de souvenirs avant l'âge de six ans, précisément la période de l'enfance où se créent une grande partie de nos blessures. Ce n'est pas un hasard. En effet notre psychisme possède un système de protection dont la fonction est de nous faire oublier les événements douloureux ou la charge émotionnelle elle-même.

Prenons un exemple concret pour expliquer ce mécanisme, le refoulement :

Imaginez un père de famille qui décide de quitter sa femme et son enfant de trois ans du jour au lendemain. Le petit assiste à la scène au moment du départ ; il voit donc son père partir avec une valise et sa mère effondrée en pleurs et/ou en colère. C'est tellement douloureux d'être confronté à l'abandon réel du père et à la souffrancede la mère que le psychisme met en place une stratégie de défense qui peut prendre trois formes :

- le refoulement massif : l'enfant va oublier la scène et l'affect (une fois adulte il n'aura aucun souvenir du départ, ni de son sentiment d'abandon).

- le refoulement de l'affect : l'enfant va oublier l'affect mais pas la scène (une fois adulte il se souviendra d'avoir vu son père partir mais n'aura pas conscience de son sentiment d'abandon).

- le refoulement partiel : l'enfant va oublier la scène du départ mais pas l'affect (une fois adulte il portera le sentiment d'abandon sans savoir d'où il vient).

A travers cet exemple, vous comprenez que plus le refoulement est réussi (massif / affect) plus la personne estdéconnectée de son histoire et de ses blessures psychologiques. Il s'agit de personnes qui ne souffrent pas, ressentent peu d'émotions, et doutent constamment de leurs sentiments ; leur apparente indifférence, leur manque d'empathie fait souffrir plus leur entourage qu'eux-mêmes. Dans le cas du refoulement partiel la souffrance du sentiment d'abandon attirera à nouveau des situations d'abandon afin d'amener la personne àguérir sa blessure au niveau émotionnel

Pour comprendre la guérison émotionnelle, vous devez connaître le cycle d'une émotion. L'émotion est uneréaction naturelle à un événement caractérisé; la peur est là pour nous protéger du danger, la colère pour nous affirmer et nous défendre, la tristesse pour faire le deuil d'une personne ou d'une situation alors que la joie est notre état naturel pour vivre.

Nous allons reprendre l'exemple du départ du père pour comprendre la vie d'une émotion. Le petit garçon a certainement ressenti de la détresse au moment du départ du père mais la souffrance voir colère de sa mère ne l'a pas autorisé à l'exprimer. Afin d'éviter de vivre pleinement son émotion, le psychisme du petit garçon lui a permis de refouler massivement ou partiellement sa détresse comme nous l'avons vu précédemment. Une fois refoulée, l'émotion reste active dans l'inconscient en attirant à elle, telle un aimant, toute la charge émotionnelle du même acabit (à chaque fois que le petit garçon ressentira une émotion de détresse il la refoulera automatiquement sans la ressentir).

Toute émotion refoulée est source de souffrance puisqu'elle nous manipule à notre insu, la colère par exemple va s'exprimer en nous rendant grognon, de mauvaise humeur, négatif, râleur, voire violent sans raison objective. De même, une tristesse refoulée peut nous rendre insensible à la souffrance des autres afin de nous protéger de notre propre souffrance inconsciente. Si le refoulement dure trop longtemps l'émotion va s'exprimer dans le corps en créant des « maux » à la place des « mots »; c'est pourquoi nous somatisons alors que notre état naturel est la santé.

Adulte, la guérison passe par la connexion à ses émotions refoulées au lieu de les contourner dans la fuite ou le déni (dépendances, jeux, alcool, shopping, sport, sexe, travail) ou carrément ne plus rien ressentir du tout (mécanisme d'isolation émotionnelle).

L'exercice consiste à laisser remonter une émotion liée à son histoire et à la vivre pleinement sans aucune résistance, sans jugement, juste l'accueillir et reconnaître sa nature. Si par exemple vous sentez monter de la tristesse, l'accueillir signifie d'accepter de pleurer sans retenue car parfois le fait de lâcher prise totalement permet une libération émotionnelle salvatrice.

Conclusion

Pour conclure, vous saurez que vous avez guéri votre blessure principale lorsque vous découvrirez quels sont les besoins psychologiques qui n'ont jamais été nourris et qui vous guident vers les personnes et situations susceptibles de vous en faire prendre conscience. En effet l'émotion liée à la blessure psychologique indique en fait un besoin non comblé depuis l'enfance mais souvent ignoré :
En thérapie, les personnes se rendent souvent compte qu’une fois la charge émotionnelle libérée, elles adoptent de nouveaux comportements, allant vers la nécessité naturelle de combler leurs besoins psychologiques en toute conscience.