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lundi 11 février 2013

Les ingrédients de l'écoute


Prendre le temps d’écouter notre interlocuteur améliore considérablement les relations interpersonnelles.

Lorsque nous écoutons une personne, nous avons pour habitude de l’approuver, la désapprouver ou encore d’imposer nos propres satisfactions, voire de montrer que nous avons raison. De ce fait, cette concentration sur le message que nous souhaitons délivrer crée des malentendus. Cette attitude qualifiée de « position haute » bloque la communication.

Paradoxalement, l’écoute exige de se taire, d’être là pour l’autre, sans aucune intention. La meilleure façon de s’y prendre consiste à montrer à l’autre que nous nous intéressons à lui. Pour ce faire, marquer sa présence par le regard ou les fameux « hum hum » demande d’être en totale disponibilité.

Outre ces signes physiques, l’écoute s’appuie sur la compréhension du contenu exprimé par notre partenaire. La reformulation facilite cette démarche. Il s’agit ici de se mettre dans la peau de celui qui ne sait pas. Percevoir le message de l’autre, sans avis, sans penser que nous savons ce qui va être exprimé demande de se décentrer de soi.

En voici un exemple de dialogue :
Votre manager : Je trouve que tu ne travailles pas assez vite et que tu ne fais pas tout ce que tu as à faire.
Vous : Si je comprends bien, cela te fâche que je ne sois pas plus rapide dans mon travail et que je ne fasse pas tout ce que tu attends de moi. (Reformulation).
Votre manager : Oui.
Vous : Pour ma part, j'aimerais bien que tu essaies de faire mon travail pendant une journée. Tu comprendrais peut-être mieux ma situation.
Votre manager : Bon, tu souhaiterais que j'arrive à accepter que tu travailles à ton rythme. (Reformulation).
Vous : Pas nécessairement, mais que tu comprennes ma situation en te mettant à ma place et que tu me dises ensuite ce que tu en penses.
Votre manager : Tu voudrais que je me mette à ta place pour pouvoir ensuite en parler en connaissance de cause. (Reformulation).
Vous : Oui...

Par ailleurs à tous ces éléments se mêlent les ressentis. Ecouter consiste à considérer et à accepter les sentiments de l’autre en les nommant. Dire par exemple : « je ne sais pourquoi mais j’ai l’impression que tu es triste aujourd’hui ». Ce type de phrase encourage l’autre à s’expliquer plus clairement. Les sentiments ou émotions ainsi exprimés sont rattachés à des situations ou des faits précis.

Toutefois, dans les situations de sentiment très négatif, le reflet direct de celui-ci est risqué. Je m’explique. Si vous êtes en présence de quelqu’un qui se déprécie, mieux vaut l’aider à parler de sa perception de la situation plutôt que du sentiment lui-même. Je vous donne un exemple pour améliorer la compréhension de ce que j’ai écrit. Il est préférable de dire : « Ce travail te semble plus difficile que tu l’as imaginé » plutôt que de dire : « j’ai l’impression que tu te sens dévalorisée par l’échec que tu viens de subir ». Cette manière d’aborder le sujet est nettement plus constructive. Elle met l’accent sur la difficulté et vise à rechercher des solutions éventuelles.

Bien souvent, votre interlocuteur passe sous silence ses sentiments. La plupart des personnes parlent de la situation vécue ou donnent leurs opinions. Ecouter dans ce cas revient à percevoir ce manque et à observer le non verbal, les gestes, les mimiques, qui sont des indicateurs pour découvrir les sentiments cachés. Au travers de cette observation vous pouvez y voir l’état intérieur dans lequel se trouve l’autre. S’il gesticule dans tous les sens, il vous révèle sa nervosité. Les yeux qui se mouillent annoncent la tristesse. Découvrir les sentiments sous-jacents et les accueillir permet à l’autre d’en prendre conscience. En revanche, le rassurer ou lui donner rapidement des conseils le coupe de son état émotionnel.

Un exemple vous apporte une meilleure compréhension :
Vous : Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu as l’air triste.
L’autre : Oui, je le suis. Je viens d’avoir une discussion avec Marie
Vous : Cela ne va pas avec Marie ?
L’autre : Ecoute, nous venons de nous accrocher à propos de la proposition à écrire pour notre client X
Vous : Vous n’arrivez pas à vous entendre ?
L’autre : Exactement. Moi je trouve que nous devons rencontrer nos interlocuteurs un à un pour mieux comprendre leur problématique particulière et écrire une proposition « sur-mesure ». Cela me semble être du bon sens mais, elle ne voit pas les choses de la même manière.
Vous : C’est décourageant pour toi qu’elle ne te comprenne pas ?
L’autre : Elle pense que c’est de la perte de temps. J’ai des difficultés à voir les choses comme elle. En plus, elle est sûre d’avoir raison.
Vous : J’ai l’impression que tu aimerais pouvoir comprendre sa façon de voir.
L’autre : oui et j’aimerais qu’elle puisse comprendre la mienne
Vous : Tu aimerais qu’elle accepte ta façon de voir ?
L’autre : Oui … probablement que nous avons toutes les deux besoin d’exprimer notre point de vue. Je vais retourner la voir pour entendre son point de vue et expliquer le mien.

Certaines fois, vous êtes mêlés à la situation. Vous êtes un acteur de celle-ci. Dans ce cas de figure, vous pouvez utiliser l’écoute empathique. Vous pouvez exprimer vos propres sentiments et défendre vos « droits », tout en tenant compte des sentiments et des « droits » de l’autre. Un exemple vaut mieux que toute autre explication supplémentaire :

Vous : Bonjour monsieur
Le vendeur : Bonjour madame
Vous : Vous devez me livrer un lave-linge cette après-midi. A quelle heure viendrez-vous ?
Le vendeur : Je ne sais pas exactement, madame, à quelle heure le camion sera de retour
Vous : Je comprends que c’est difficile d’avoir une heure exacte à me donner, mais j’aimerais avoir une fourchette de temps. Est-il susceptible de venir vers 14h ou plutôt vers 18h ?
Le vendeur : Comme le camion n’est pas là et que je sais que les portes de Paris sont encombrées, je pense que cela sera plutôt 18h.

Dans ce dialogue, les points de vue sont présents et entendus. Cette attitude empêche d’aller vers un rapport de force pour savoir qui a raison. Ce type de relation ouvre plutôt de nouvelles perspectives et des relations plus apaisées.

Bien entendu, cette écoute se pratique surtout dans les relations personnelles, ou d’accompagnement. Elle a toute son utilité dans la résolution de conflits ou pour clarifier la communication. Elle a toute sa place en management, selon les objectifs à atteindre ou les relations que vous souhaitez entretenir avec vos collaborateurs. Cependant, le temps de l’écoute active pour montrer sa compréhension peut se jouxter avec un temps pour conseiller l’autre ou un temps pour lui dire que vous l’appréciez ou un temps pour lui signifier votre désaccord.

Au final, cette technique de communication fait ses preuves pour améliorer une relation, résoudre un conflit ou un problème. L’écoute se travaille, s’entraîne sans cesse. La cultiver vous emporte dans une spirale positive. Testez la et dîtes moi ce qu’il en est.

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Prenez du temps pour écouter et améliorer vos relations inter-personnelles.
Corinne Mathieu

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